Séminaire « Cancers, corps et sciences sociales » : Protocoles et essais cliniques

Séminaire proposé dans le cadre du cycle Cancers, corps et sciences sociales : l’activité physique comme révélateur de dynamiques plurielles (2023-2025).

Organisé par la MSH Lyon St-Etienne (axe Santé & société) et la MISHA (Strasbourg) en lien avec la thématique Sports & sociétés du Réseau MSH. En collaboration avec les laboratoires L-VIS, E3S et l'Institut ReCAPPS.

Événement ouvert à tous.

Informations pratiques

Inscription gratuite mais obligatoire, formulaire en ligne >> https://enquetes.msh-lse.fr/index.php/892322?lang=fr

Le lien pour suivre la séance en distanciel vous sera transmis suite à votre inscription.

Contact : communication[at]msh-lse.fr ou Tél. 04 72 72 64 76

Programme du premier séminaire général de l'année disponible via l'affiche ci-contre.

La composition du jury : 

Directeur de thèse :

• M. KOEBEL Michel, Professeur des universités, université de Strasbourg

RAPPORTEURS :

• M. BERNARDEAU-MOREAU Denis, Professeur des universités, université de Lille 
• Mme COLLINET Cécile, Professeure des universités, université Gustave Eiffel

• M. LEBRETON Florian, Maître de conférences, université du Littoral Côte d’Opale
• M.  VIEILLE MARCHISET Gilles, Professeur des universités, université de Strasbourg

Paris 2024 souhaite proposer des Jeux au bénéfice « du plus grand nombre et de l’engagement citoyen » (campagne Génération 2024). Dans ce contexte, le colloque Politiques sportives et méga-événements sportifs : remettre les citoyens
dans le jeu propose d’interroger la prise en compte des citoyens « ordinaires » (habitants, sportifs, spectateurs...) dans la définition des politiques sportives tant locales que nationales et européennes, ainsi que dans la décision d’organiser des méga-événements sportifs.

Tables-rondes/rencontre chercheurs-société civile : « Les citoyens sur le terrain : les JOP Paris 2024 au prisme des politiques publiques » le 28 juin 2024 à la MISHA.
Ouverte à la société civile, la 2ème journée présente les actions des institutions éducatives et sportives afin d’impliquer les citoyens dans les Jeux de Paris 2024 (Génération 2024, directions sports collectivités locales et territoriales, Terre de jeux, Rectorat, établissements scolaires, mouvements tant sportifs que citoyens).

Selon une démarche par entretiens compréhensifs d’analyse d’expériences vécues tout au long du parcours de vie, nous examinerons dans un premier temps les caractéristiques des patient.es qui n’adhèrent pas aux recommandations en matière d'activité physique. Nous chercherons également à comprendre leur réticence à participer aux programmes d'activité physique adaptée, malgré les bienfaits largement reconnus de ces interventions.

Puis, des ateliers participatifs seront organisés avec les patient.es, leur aidant.es, et les professionnel.le.s en APA, afin de co-construire des outils de bonnes pratiques sur la base des échanges d’expériences.

Impact : En élaborant ces bonnes pratiques dans une démarche collaborative fondée sur les expériences des personnes confrontées au défi du cancer, l’étude CARAPAS vise à réduire les disparités sociales en matière d'engagement dans les APA et les loisirs sportifs. Elle contribue également à diminuer les effets secondaires liés aux cancers et à prévenir les récidives chez les individus les plus vulnérables aux inégalités sociales de santé.

L’étude réunit plusieurs membres de l’E3S :  Sandrine Knobé, Aymane Dahane, Mélanie Wullens, stagiaires du master APA.

La prochaine séance du séminaire : « Cancers, corps et sciences sociales. L’activité physique comme révélateur de dynamiques plurielles » sur la thématique « inégalités sociales de santé et inégalités épistémiques » aura lieu mardi 16 janvier, de 12h30 à 14h, en distanciel.

• Aurore Loretti, Maîtresse de conférences au laboratoire Ethics de Université Catholique de Lille abordera  « la fabrique des inégalités en cancérologie » : 
  Le cancer représente la première cause des écarts de mortalité entre les groupes sociaux, les hommes et les femmes et les régions, en France. Cette maladie ne nous touche pas tous de la même manière et les différences entre les groupes sociaux, tant en termes d’incidence que de survie, sont considérables. Les personnes issues de milieux défavorisés décèdent plus fréquemment et plus rapidement de leur cancer, quelle qu’en soit la localisation, et cela même lorsque les stades de diagnostic sont équivalents. Cette recherche s’intéresse à ces inégalités et vise à saisir leur processus de constitution en s’appuyant sur un dispositif d’enquête qualitatif associant entretiens et observations ethnographiques. Nous tâcherons ainsi de prése nter certains des processus et mécanismes qui participent à leur construction, à différents moments de la trajectoire de maladie.
   
• Philippe Terral, Professeur des universités au laboratoire CRESCO de l'Université Paul Sabatier de Toulouse nous parlera de «  recherche interventionnelle en santé et enjeux de la prise en compte des inégalités épidémiques » :
  La dynamique conjointe des savoirs (des bénéficiaires, intervenants, décideurs, chercheurs) et des pouvoirs (pouvoirs de paroles et d’actions, asymétries voire hiérarchies établies entre les individus et leurs savoirs) des personnes qui les portent au cœur des RISP, est analysée en prenant comme terrain d'enquête la collaboration entre diverses expertises autour de la conception et de la mise en œuvre d’un programme d’ETP en oncologie. Nous mettrons en évidence trois grands enjeux théoriques et méthodologiques des RISP en lien avec les inégalités épistémiques. Nous invitons à élargir le spectre des expertises en santé (chercheurs, décideurs, intervenants, bénéficiaires) et, de fait, à les pluraliser. Il s’agit alors d’étudier de près la dynamique des modes de coordination entre ces expertises, pour rendre compte de la nature et l’évolution des collaborations. Enfin, il convient d’identifier les ressources (savoirs, valeurs, éléments matériels, etc.) et ressorts qui permettent de faire tenir (ou non) ces collectifs hybrides et de générer potentiellement des co-apprentissages.

Vous êtes les bienvenus, le 20 décembre 2023 à 14h00, Salle de la Table ronde à Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme - Alsace (MISHA) - 5 allée du Général Rouvillois - 67000 Strasbourg

Le jury est composé de : 

- Dominique CHARRIER, maitre de conférences HDR à l'université Paris-Saclay (rapporteur)

- William GASPARINI, professeur à l'université de Strasbourg (rapporteur)

- Suzanne LABERGE, professeure à l'université de Montréal (rapporteure)

- Williams NUYTENS, professeur à l'université d'Artois (examinateur)

- Gilles VIEILLE-MARCHISET, professeur à l'université de Strasbourg (garant) 

Résumé :

Les pratiques sportives sont fréquemment mobilisées pour servir des intentions éducatives et intégratrices. On sait pourtant que les effets du sport n’ont rien de mécanique (Gasparini & Vieille Marchiset, 2008). On en sait en revanche assez peu sur les conditions permettant d’expliquer la nature des effets observés en matière d’intégration. Ce mémoire d’HDR entend contribuer à ce champ de connaissance pour servir un double intérêt : scientifique et pratique. Nous y montrons donc comment les formes prises par l’intégration par le sport, dépendent des formes prises par l’intégration dans le sport, elles-mêmes déterminées par les conditions matérielles de pratique, les contenus associés et évidemment, les caractéristiques des acteurs. Les activités physiques peuvent ainsi produire différents modèles d’intégration « segmentée » (Portes & Zhou, 1993) : l’assimilation, l’intégration populaire assurée, et le déplacement des frontières culturelles. En se démarquant ainsi d’une vision mécaniste des effets du sport, les connaissances produites peuvent alimenter les dispositifs sociosportifs en les rendant plus justes et efficients du point de vue des objectifs poursuivis. Ce travail est ainsi également l’occasion de défendre une posture scientifique inspirée de la « sociologie publique » (Burawoy, 2005)

Celle-ci se déroulera le mardi 19 décembre 2023 à partir de 13h30 à l’institut Le Bel (4 rue Blaise Pascal, 67 000 STRASBOURG), salle Guy Ourisson (1^er étage). 

Résumé : L’enjeu principal de ce doctorat en STAPS est d’identifier et de comprendre les dynamiques de constitution d’une identité professionnelle en (re)définition, celle du corps arbitral tennistique qui voit ses missions évoluer notamment au regard de la médiatisation et de la professionnalisation croissantes de ce sport depuis les années 1970. Bien que l’arbitre professionnel soit aujourd’hui une profession établie dans les nomenclatures des métiers et des emplois, la reconnaissance du statut d’arbitre professionnel dans le monde tennistique ne semble pas acquise, eu égard à l’activité amateure de l’arbitre devenue progressivement une activité rétribuée puis salariée à la fin du XXe siècle. Parmi les éléments constitutifs des groupes professionnels et de leur reconnaissance, il s’agit notamment de comprendre le processus d’élection au statut d’arbitre international de tennis en identifiant à la fois les enjeux et les ingrédients, les modalités et les leviers de la promotion des différentes strates du corps arbitral dans la transformation progressive du statut d’arbitre international de tennis en France.

Summary: The major issue of this PhD in STAPS (Sciences and Techniques of Sporting Activity) is to identify and understand the various dynamics that contribute to building a professional identity in (re)definition, that of the tennis refereeing body whose missions are evolving, particularly in light of the media coverage and the increasing professionalization of this sport since the 1970s. Although being a professional referee is now an established profession in the nomenclatures of trades and jobs, the status of professional referee in the tennis world does not seem to be entirely acknowledged, taking into account the fact that referee’s amateur activity had largely replaced a paid then salaried activity during the end of the 20th century. Among the various elements that constitute the professionalism of the tennis refereeing body and its recognition, it is important to understand, in particular, the access process to the status of international tennis referee, identifying both the issues and the ingredients, the modalities and the levers for promoting the different levels of the refereeing body in the gradual transformation of the status of international tennis referee in France.

Le jury de thèse est composé de :

-  Emmanuelle Leclercq, Professeure des universités en sociologie, Université de Reims (Présidente)

- Christelle Marsault, Maîtresse de conférences, HDR en STAPS, Université de Montpellier (Rapporteure)

- Olivier Chovaux, Professeur des universités en histoire contemporaine, Université d’Artois (Rapporteur)

- Marc Falcoz, Maître de conférences, HDR en STAPS, Université de Reims (Examinateur)

- Julien Pierre, Maître de conférences en STAPS, Université de Strasbourg (Examinateur)

- Lilian Pichot, Professeur des universités en STAPS, Université de Strasbourg (Directeur de thèse)

- Jean Saint Martin, Professeur des universités en STAPS, Université de Strasbourg (Directeur de thèse)

 

Cette présentation, suivie d’un débat avec les membres du jury aura lieu à l’ISIS dans la salle des conférences de 9h à 12h.

Vous êtes cordialement invités à y participer, dans la mesure où vos emplois du temps respectifs vous le permet. Nous ferons une courte pause à 9h 45 pour permettre aux étudiants qui ont cours à 10h de quitter la salle.

Cette présentation sera suivie d’un pot en salle Bernard Michon entre 12h et 13h, auquel vous êtes également conviés, même si vous n’avez pu assister à la soutenance.

Pour les curieux qui n’ont pas la possibilité d’être présents, je vous propose le lien BBB suivant :

https://bbb.unistra.fr/b/chr-22f-pfk

Composition du jury :

• Directeur de thèse : M. VIEILLE MARCHISET Gilles, Professeur des universités, Université de Strasbourg

• Rapporteurs :

  - Mme. GARCIA Marie-Carmen, Professeure des universités, Université Claude Bernard Lyon 1

  - M. PERERA Éric, Maître de Conférences en STAPS, HDR en Sociologie, Université de Montpellier

• Autres membres du jury :

  - Mme. MARDON Aurélia, Maîtresse de Conférences-HDR en Sociologie, Université de Lille

  - M. BERRY Vincent, Maître de Conférences-HDR en Sciences de l’Éducation, Université Sorbonne Paris Nord

Résumé de la thèse :

Le Street Workout provient de la rue et des États-Unis. Il s'agit d'une forme d’entraînement au poids du corps dont le principe est de s'exercer avec le mobilier urbain immédiat, sans dépendre de salles de musculation et de leurs installations payantes. Plus qu’une technique du corps, le mouvement du street workout connaît un essor en 2008 aux États-Unis grâce à la diffusion d’une vidéo sur YouTube. Véritable phénomène, la vidéo du premier workouter « Hannibal For King » attire des passionnés, dont les jeunes des « quartiers populaires » français. Ils s’engagent dans le street workout aux alentours de 2010. Cette pratique entre musculation au poids de corps et gymnastique informelle émerge comme un nouveau mouvement d’éducation corporelle et populaire soutenue par les réseaux sociaux et l’avènement des compétitions « battle freestyle ».

Cette thèse pionnière en socio-anthropologie s’inscrit dans le champ de recherche sur le « sport dans les quartiers » (Gasparini & Vieille-Marchiset, 2008). Elle poursuit l’objectif de documenter cette nouvelle activité, mais également le territoire du quartier populaire et sa jeunesse comme producteurs de cultures urbaines innovantes.  Faite entre 2016 et 2019, cette enquête s’inscrit dans la lignée de l’ethnologie urbaine de l’ « École de Chicago » et d’une ethnographie contemporaine. Cette investigation par immersion est menée au sein d’une communauté de street workout implantée dans le centre social d’un quartier périphérique strasbourgeois : l’Elsau. Ce quartier d’environ 8000 habitants est classé « quartier prioritaire de la politique de la ville » (QPV). Dans ce contexte d’un quartier souvent perçu de manière « négative » en raison de sa population, de ses faits divers et de sa maison d’arrêt, le centre socioculturel présent depuis les années 1970 fait office de structure objectivant une tradition de « résistances » et d’ « éducation populaire » pour le quartier.

Dans cette veine, cette ethnographie multi-focale intégrant des outils multimédias étudie donc la façon dont cette jeunesse populaire arrive à se saisir de cette pratique et de cette subculture « street workout » émergente comme « art de résistance » et forme d’« éducation populaire » pour développer une organisation originale. Il s’agit alors d’éclairer les modalités par lesquelles ces acteurs, bien que doublement dominés par la classe sociale et leur appartenance ethno-raciale, parviennent à former un collectif, relativement organisé, en dépit de faibles ressources économiques, sociales et culturelles.

Dans cet espace d’éducation corporelle et populaire, cette enquête analyse également les logiques d’apprentissages informels par corps. L’étude de ces logiques sont reliées au processus de construction des identités masculines populaires dans un espace où se rassemble une jeunesse issue des quartiers mais aussi d’autres territoires marqués par les classes populaires urbaines.

En outre, entre la dimension locale d’un quartier populaire face aux épreuves de son contexte et un mouvement global du street workout en quête de reconnaissance, cette enquête explore et interroge l’importance des quartiers populaires dans la construction de cultures urbaines innovantes. En ce sens, ces workouters menés par un fondateur doté d’un « habitus de survie » perpétue une tradition de résistances et de quête de dignité d’un quartier populaire strasbourgeois par l’implantation d’un « spot » de référence dans un contexte de rénovations urbaines.

Mots clés : Street Workout, quartiers populaires, sports de rue, arts de résistance, éducation populaire, ethnographie urbaine, jeunesse et masculinité populaire, apprentissage informel par corps

"Cette HDR représente la synthèse de mes travaux scientifiques. Elle balaie ainsi mes contributions au sujet de l’analyse du fonctionnement moral des individus, que ce soit dans le domaine des Activités Physiques et Sportives ou de la vie quotidienne. Ces contributions s’appuient principalement sur la psychologie morale mais n’hésitent pas à aller butiner dans d’autres disciplines si celles-ci permettent de mieux interpréter les données empiriques. C’est ainsi que sont, entre autres, mobilisées la sociologie, l’anthropologie, l’écopsychologie et la philosophie.

Les apports principaux de ces contributions résident dans le sous-titre de cette HDR : «de l’immoralité sportive à l’éthique environnementale». En effet, mes travaux soulignent combien la «morale» «s’emmêle» quand elle est aux prises avec la compétition sportive, quels que soient les sports pratiqués, le niveau ou le sexe des pratiquant.es. Deux conséquences sont liées à cette régression morale contextuelle : le fait qu’elle déborde sur la morale quotidienne et environnementale. En cela, le sport constitue bel et bien un puissant facteur de socialisation. Il est tout de même des contextes de pratiques qui améliorent le fonctionnement moral : les sports auto-organisés et les Activités Physiques de Pleine Nature lorsqu’elles sont associées à une approche lente, contemplative et peu technique de la nature.

L’ensemble de ces travaux se sont basés sur des approches qualitatives allant des entretiens semi-directifs aux observations participantes en passant par les récits de vie. Ces approches permettent de compléter, d’enrichir ou d’initier des démarches quantitatives et expérimentales.

Si la remise en question des valeurs communément associées au sport représente l’apport majeur de mes résultats, ceux-ci ne seraient pas complets s’ils ne débouchaient pas sur des propositions de remédiation.
En ce qui me concerne, ces propositions de remédiation ont toujours pris beaucoup plus d’ampleur que de simples modifications à la marge dans un milieu particulier (comme les APS) qui n’est autre qu’une illustration d’un Tout cohérent (la Société). Cette posture explique l’écriture de «fictions sociologiques», hypothèses «d’un monde meilleur». Que pouvons-nous souhaiter de plus à l’heure actuelle ?!..."

Organisée par la MSH Lyon St-Etienne (axe Santé & société) et la MISHA (Strasbourg) en lien avec la thématique Sports & sociétés du Réseau MSH. En collaboration avec les laboratoires L-VIS, E3S et l'Institut ReCAPPS.

Evénement ouvert à tous.

Intervenant.e.s :

• Patrick Castel, sociologue (Sciences Po, Centre de Sociologie des Organisations, CNRS)
• Audrey Vézian, sociologue, Anne Moyal, post-doctorante en sociologie (CNRS, Laboratoire Triangle, ENS Lyon) 

Programme

Vers des médecins organisateurs ? Professions et pouvoir à l'interface de la pratique et de la recherche cliniques.

Patrick Castel, sociologue (Sciences Po, Centre de Sociologie des Organisations, CNRS)

Cette communication s'intéressera à la figure du médecin organisateur en cancérologie. Des cliniciens cherchent à faire évoluer les pratiques et l'organisation du travail des médecins en cancérologie, en concevant, pilotant ou mettant en œuvre ce que j'appelle des initiatives organisationnelles. Ces dernières constituent des modalités d'intégration entre, à un extrême, l’organisation informelle professionnelle (traditionnelle) et, à l'autre extrême, des modalités plus formellement définies et potentiellement plus conflictuelles. Elles peuvent être analysées comme des tentatives – politiques – prudentes de réguler des activités de plus en plus complexes au sein de la biomédecine, du fait du nombre de métiers et de compétences différents potentiellement nécessaires. Ces initiatives s’inscrivent dans des mouvements lourds qui travaillent les systèmes de santé en général et la cancérologie en particulier, comme celui de l’injonction à la coordination comme principe d’action publique. Toutefois, par rapport à de nombreuses thèses existantes, l’étude de ces initiatives montre que ces changements ne résultent pas de la seule progression des logiques gestionnaires ; la recherche médicale apparaît ainsi comme un autre facteur puissant d’organisation.

La routinisation de l'innovation biomédicale, source d'inégalités d'accès aux soins ?

Audrey Vézian, sociologue, Anne Moyal, post-doctorante en sociologie (CNRS, Laboratoire Triangle, ENS Lyon) 

A partir de l'analyse de l'introduction des tests de séquençage de nouvelle génération (tests NGS) dans le diagnostic des cancers du poumon, cette communication se propose d'éclairer les dynamiques organisationnelles sous-tendant la politique volontariste des pouvoirs publics visant à garantir une égalité d'accès aux thérapies ciblées basées sur des tests moléculaires. Notre étude met en lumière que l'action publique précoce dans le domaine, caractérisée par le souhait d'établir une égalité d'accessibilité territoriale aux tests moléculaires, a contribué paradoxalement à renforcer l'hétérogénéité existante de l'organisation et de l'offre en termes de plateaux techniques innovants susceptibles d'entraver son objectif. Au-delà des seules dimensions budgétaires, cette dynamique prend racine dans un environnement biomédical français caractérisé non seulement par une forte segmentation des pratiques de soins et de recherche mais également par une structuration de plus en plus différenciée de l'offre de soins contribuant à remettre en cause l'efficience de la coordination des actions des différents professionnels et la fluidité de la trajectoire des patients telle qu'elle est promue.

Evénement organisé par Claire Perrin (L-VIS, MSH Lyon St-Etienne), Sandrine Knobé (E3S, MISHA), Charlotte Bruneau (L-VIS) et Mélanie Wullens (E3S).

Le projet, porté par Marie Agostinucci s’intitule Relaxation émersive.
Composé de deux études, il sera premièrement orienté vers la conscience corporelle chez le sujet sain, puis le protocole sera transposé vers les problématiques de burnout.

La technique investiguée est la relaxation psychosomatique de G. B. Soubiran. Très connue et employée par les psychomotriciens, elle est paradoxalement sous documentée. L’originalité de cette technique repose sur la réalisation de mobilisations passives des membres, visant une stimulation neuromusculaire. Les effets de cette technique seront étudiés sous le prisme de l’expérience corporelle du relaxé.

La méthode d’investigation scientifique est également originale puisqu’elle repose sur l’élaboration d’une méthode d’investigation mixte et pluridisciplinaire entre psychologie et physiologie. Ce projet mobilisera ainsi des partenariats inter-laboratoires au sein de l’Université de Strasbourg et de la région Grand-Est avec le Laboratoire Lorrain de Psychologie et de Neurosciences de la dynamique des comportements (2LPN). Elle s’inscrit également en étroite collaboration avec les réseaux de psychomotricité notamment avec l’Organisation Internationale de Psychomotricité et de Relaxation.

Les résultats d’une première étude de faisabilité, réalisée sur 3 volontaires sains, seront présentés lors du Xe congrès international de psychomotricité qui se déroulera en mai.

Rendez-vous à 13h salle de la "Table Ronde" à la MISHA (Fin du séminaire à 14h45)
Save the date !

Résumé de la thèse disponible sur : https://www.theses.fr/s270090

De mars 2023 à juin 2025.

Jeudi 23 mars à 16h : Conférence d’ouverture du séminaire

L’objectif est de partager et mettre en réflexion la démarche mise en œuvre, les outils mobilisés, mais aussi les obstacles rencontrés, et plus largement la « cuisine interne », c'està-dire ce qui la plupart du temps reste invisible au moment de la diffusion des résultats.

Glissement de terrain : le foot et le « corps du peuple » selon Pasolini (1950-1975)

William Gasparini

Pour un chercheur en sciences sociales, que signifie « changer de terrain », selon quelle logique ? Ainsi, pourquoi changer de focale et travailler sur Pier Paolo Pasolini, grand écrivain, poète, journaliste, dramaturge, acteur, scénariste et réalisateur italien né en 1922 et assassiné  en 1975 ?

Au-delà d’une polarité italienne personnelle, ce changement apparent de terrain présente une continuité dans l’approche sociologique tant des rapports de classe et des trajectoires sociales que du football comme pratique populaire. Premier intellectuel européen à écrire sur les compétitions de football et à pratiquer ce sport, Pasolini est également un anthropologue du corps qui étudie au plus près le « peuple des tribunes » et le corps des footballeurs des banlieues. Etudier son parcours biographique permet ainsi d’écrire une micro-histoire (au sens de Ginzburg, 1980) dans l’histoire plus générale de l’Italie républicaine de l’après-guerre jusqu’aux années 1970, mais également de saisir les transformations de la classe ouvrière, de la place du football dans la société italienne, du rapport des intellectuels aux football, du sport et du corps dans les banlieues romaines … Marquée tant par une problématique existentielle et sexuelle que par le contexte sociopolitique italien des années 1950-1970, la socialisation progressive (de la prime enfance à l’âge adulte) de Pasolini crée les conditions de son intérêt pour le corps des footballeurs et des tifosi. Dès lors, sa trajectoire de Pasolini constitue un véritable fait social total. Croisant une socio-ethno-histoire du football et une sociologie de la littérature, la communication propose les premiers résultats d’une enquête sur un nouveau terrain, encore inexploré en sociologie : l’œuvre et la biographie sociologique de Pier Paolo Pasolini.

Rendez-vous à 13h salle de la "Table Ronde" à la MISHA
Save the date !

• Monica Aceti, E3S, université de Strasbourg
  «  Body in shape » and hereditary cancers from a life-course perspective
• Aziz Benkorti, E3S, université de Strasbourg
  La socialisation par le corps sportif dans les quartiers populaires marocains
• Christine Meister, E3S, université de Strasbourg
  Corps étrangers : Le sport, une bifurcation dans le parcours des migrants ?  Une comparaison France-Italie
• Giovanna Russo, université de Bologne et William Gasparini, E3S, université de Strasbourg
  Le corps sportif comme instrument d’intégration. Comparaison européenne
  Présentation du dossier « Integration by Sport and Physical Activities? Comparing European perspectives”, revue italienne Culture e studi del sociale (Italie),Vol. 6 (2), 2022

Discutant : Jérôme Beauchez, LinCS – UMR 7069, université de Strasbourg/CNRS

• Gillian Cante interviendra sur la petite enfance, le jeu, la nature,
• Gilles Vieille Marchiset interviendra sur  le "sport" et le grand âge

Rendez-vous à 13h salle de la "Table Ronde" à la MISHA

• Alfred Wahl, professeur émérite, université de Metz, auteur de : Histoire de la Coupe du monde de football : une mondialisation réussie, Peter Lang, 2013
• Sylvain Schirmann, professeur émérite d'histoire contemporaine, Sciences Po Strasbourg
• William Gasparini, professeur, chaire Jean Monnet, unité de recherche « Sport et sciences sociales »,université de Strasbourg, co-auteur de : Le football des nations. Des terrains de jeu aux communautés imaginées (avec F. Archambault et S. Beaud), Editions de la Sorbonne

Le choix de la FIFA d’attribuer la Coupe du Monde de football au Qatar suscite critiques et controverses à un niveau jamais connu jusqu’à présent. Néanmoins, cette compétition continue de focaliser le regard passionné de plus de 3,5 milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population mondiale.
Cette manifestation sportive relève d’une réalité double et antagonique : d’une part l'affrontement pacifique et festif des nations qualifiées en un méga-spectacle ; d’autre part, la dure réalité des conditions de travail des migrants engagés dans les chantiers de construction des stades, le manquement aux droits humains et le coût carbone du spectacle. Plus qu’un méga-spectacle porté par le « foot-business » et les médias, le football a, depuis les années 1980, investi toutes les sphères de la société, y compris les cercles intellectuels et académiques. Les Coupes du monde constituent un baromètre du prestige des nations et ont pour mission de conforter une fierté nationale souvent mise à mal, voire jugée suspecte en d'autres circonstances. Lors du mondial, l'expression de la nation et ses couleurs sont portées par onze joueurs dont on connaît les noms, les visages, les trajectoires personnelles. Ils deviennent alors les paladins des temps
modernes. Dans notre société du spectacle, cet effet de réel et de proximité touche les personnes parmi les moins politisées et les moins insérées dans le débat public et favorise un phénomène d'identification.
L'orchestration des flux d’images alimente des systèmes de représentation qui se transmettent au fil des ans et des générations. Dans cette épopée moderne, ce ne sont pas tant les résultats stricts que l'on retient mais bien les gestes des héros ou des traitres, transfigurés en autant de figures mythologiques : le choc frontal Battiston-Schumacher lors de la Coupe du monde de Séville 1982 et ses effets sur les relations franco-allemandes, la « Main de Dieu » de Maradona en 1986, le « coup de boule » de Zidane en finale face à l’Italie en 2006, la grève de l’Equipe de France et le fiasco de Knysna en 2010… La Coupe du monde de football devient ainsi un miroir de la société et de la mondialisation où les compétitions constituent une histoire de notre temps, s'écrivant sur un rythme quadriennal.
Cette première séquence du séminaire « Sport et société » propose d’interroger le contexte géopolitique des Coupes du monde et d’éclairer scientifiquement ce fait sportif à partir de l’analyse de chercheurs en sciences sociales.

Ce séminaire donne l'occasion à celles et ceux qui le souhaitent d'échanger et de discuter autour des questions de méthodes relatives aux différentes étapes du travail scientifique. L’objectif est de partager et mettre en réflexion la démarche mise en œuvre, les outils mobilisés, mais aussi les obstacles rencontrés, et plus largement la « cuisine interne », c'est-à-dire ce qui la plupart du temps reste invisible au moment de la diffusion des résultats. 

Pour cette première séance, Axel Maugendre interviendra sur la thématique suivante :

• La cuisine libanaise en temps crise est-elle possible ?

En visio sur ce lien  : https://bbb.unistra.fr/b/san-q2x-tas-jxd

Vers 12h30, rendez-vous dans la Hall de la Misha pour le petit pot de naissance de Rémi.