D’abord, les institutions d’éducation par le sport (XIXe-XXIe siècles) par l’étude des initiatives prises par les acteurs des institutions d’éducation par le sport depuis le XIXe siècle, ce qui permet de situer les enjeux de l’acte éducatif sur un axe dont les deux pôles seraient la réalisation de la personne et l'adaptation à la société. Au cours du XXe siècle, les différentes institutions d’éducation par le sport (mouvement olympique et non olympique, mouvement affinitaire) voient se renforcer leurs missions d’inclusion des populations vulnérables tant dans le cadre des temps de travail que de celui des loisirs éducatifs et sportifs. Les structures associatives, publiques et même marchandes tentent ainsi d’innover pour accueillir de nouveaux publics, notamment dans une perspective éducative. Quels processus sont identifiables dans la diffusion de la nouveauté au niveau des structures et des territoires ? Il s’agit d’explorer les modalités d’innovation sociale des acteurs individuels et collectifs pour répondre à des politiques singulières. Quels sont les enjeux sociaux et culturels relatifs à l’éducation et à l’intégration de ces « nouveaux publics » (handicapés, patients, nouveaux publics féminins, milieux pauvres, pratiquants âgés) ? Quelles compétences pédagogiques sont nécessaires pour les enseignant(e)s, les éducateurs (trice)s, les acteurs de « l'éducation» par le sport et ceux encadrant les activités physiques et de loisirs ?
Ensuite, les travaux s’orientent vers un renouvellement de la pensée sur l’intégration par le sport : le sport, entre communautés et société. Utilisée dans le discours politique et le langage ordinaire, la notion de « communauté » désigne tantôt un enfermement, tantôt un modèle d’ouverture et de dialogue interculturel. Les interrogations qui se multiplient au niveau international sur la place et le rôle des communautés nous conduisent à re-questionner tant les catégories savantes et pratiques désignant les communautés que la réalité de leurs contours et le sens que leurs membres confèrent à l’attachement « communautaire ». Issue de la description empirique d’une variété de processus sociaux, la communauté est en même temps un idéal et une prescription normative qu’il s’agira d’analyser. S’agissant des immigrés, le sport peut « intégrer » les populations selon deux modalités : par le « sport communautaire » ou par le « sport-creuset ». Par le recueil de données empiriques sur des terrains européens, les recherches s'efforceront d'améliorer l'état de la connaissance sur les modalités d’intégration, d’appartenance, d’identification et de résistance à des communautés et normes sportives. La méthode comparative sera plus particulièrement convoquée dans ce travail d’objectivation réflexive.
Enfin, les travaux touchent également l’éducation pour la santé et le bien-être par les activités physiques et sportives. En effet, les activités physiques et le sport sont aujourd’hui convoqués au niveau des politiques de prévention dans le domaine de la santé en Europe. Il s’agit de questionner les fondements anthropologiques et politiques de ces actions menées sur le continent européen. Au niveau socio-historique, comment ces dispositifs de prévention, qu’ils soient publics ou privés, locaux ou nationaux, ont-ils été conçus et mis en place ? Selon quelles modalités ? Par quels acteurs sanitaires et sociaux ? Il s’agit ici tout particulièrement d’identifier les fondements de la construction d’une rationalité normative corporelle qui responsabilise les individus en imposant à tous, notamment aux plus vulnérables, les dispositions corporelles de certaines fractions sociales. Cette logique « santéiste » met en avant de nouveaux acteurs, non seulement médicaux et paramédicaux, mais également extramédicaux (clubs sportifs, associations, mutuelles, État, organismes de formation).