L'attachement (universel chez tous les mammifères, incluant l'humain), est instinctif, il comprend le besoin et la capacité de chercher la proximité des "primary caregivers" (personnes primaires qui prennent soin de nous)(8, 9). Les premières expériences d'être porté-e, physiquement et psychologiquement, avec tendresse et attention, par les primary caregivers vont procurer à l'enfant un style sécurisé d'attachement(8, 10) et poser des fondations essentielles pour sa santé(7, 11).Il a été montré que l’attachement a une influence sur la réussite scolaire(12), très probablement liée à une meilleure régulation émotionnelle, une compétence sociale plus développée et une plus grande motivation pour affronter les défis, qu'on trouve chez les enfants avec un style d'attachement sécurisé(13). Dans le cas contraire, des facteurs comme la perte (de l'un) des parents, la présence de parents malades (mentalement ou physiquement), abusifs ou insensibles, augmentent le risque d'un attachement non sécure(8, 9). Inspiré par mon dernier travail, je me suis demandée si les APA-S, par un travail avec et par le corps, pourraient fournir un holding environment de substitut pour des enfants qui n'auraient pas été capables de s'appuyer sur le holding de leur(s) primary caregiver(s). Ce processus serait encore plus pertinent pour des enfants d'un milieu défavorisé, dans lequel les facteurs de risques mentionnés ci-dessus seraient cumulés. Une deuxième voie par laquelle les APA-S pourraient favoriser la santé mentale et la réussite scolaire, serait reliée aux effets du jeu, une autre notion centrale dans l'œuvre de Winnicott(14). Jouer est fondamentale pour le bien-être émotionnel et psychologique. Dans le jeu, les individus se sentent réels, spontanées, vivants, et ardemment impliqués dans ce qu'ils font. Mais qu'est-ce qui définit le jeu? Intelligemment, Winnicott (14) argumente que "il n'est guère nécessaire d'illustrer quelque chose de si évident que le jeu" (p. 41), et nous réfère à Winnie the Pooh(1). Comme il le précise plus loin, le jeu nécessite un "espace potentiel", un "espace où quelque chose pourrait être", où la question reste suspendue, si oui, ou non, elle est, et reste ainsi (et doit rester) paradoxal(14). Dans cet espace, un enfant peut déployer son "monde-potentiel" fantastique, dans lequel il peut explorer paisiblement et fructueusement comment il/elle-même et les autres sont, peuvent être et pourraient être.